vendredi 19 décembre 2008

vendredi 12 décembre 2008

Lucia Festen!

Des mois que j’en entends parler de cette soirée. Lucia Festen. Un kraval organisé par les membres de mon orchestre. Les Suédois sont dans les starting blocs depuis la rentrée. Bien que je n’ai pas participé à toute l’organisation, j’ai pu voir combien cette soirée était importante aux yeux de mes acolytes.
Le contexte : L’hiver a pris ses marques en Suède. La neige tombe souvent, tient quelques jours, la verglas prend le relais, et le cycle recommence. Les journées ne durent pas plus de 7 heures, vacillant entre le -3 et 2 degrés.

A ce moment arrive Lucia Festen. Deux semaines auparavant, les soldats jaunes mènent une véritable campagne de promotion un peu partout dans l’université : des posters, un stand pour la vente des places, un autre avec une nintendo et une manette géante pour jouer à mario bros sur une télé minuscule, et quatre concerts aux heures de lunch.

L’enjeu est double. D’une cette soirée ne se produit qu’une fois dans l’année, et deuxièmement, un géant des associations étudiantes organise ce même jour un kravall deux fois plus grand aux centres villes. Autant dire qu’il y a de la tension.


Cette soirée arrive. Ou plutôt ce jour arrive. Je suis convoqué à 14h00 pour commencer les décorations. Installation des sapins un peu partout, des bars, de la scène. Le staff Lumiere et Son prend le relais vers 18H00, deux heures avant le début des festivités. Nous mangeons ensemble vers 19H30 : je découvre le porridge suédois, une véritable merveille ! Une espèce de texture blanche avec du riz et de la cannelle…absolument délicieux !
Puis les premiers invités arrivent. Je suis de poste aux jeux de la catapulte. Pour la modique somme de 50 kr, les gens peuvent s’amuser à shooter un élan dessiné sur un panneau de signalisation à l’aide d’une catapulte. La motivation ? Une consommations gratuite si la tête est visée. Tout de suite, sa marche !
Pas encore beaucoup de monde les deux premières heures. Deuxième boulot : responsable bar avec un suédois. Tout de suite, sa devient intéressant !Les bières défilent sous mes yeux à vitesse grand V, et en quelques minutes, je deviens le Lucky Luke qui décapsule plus vite que son ombre. Quelques galères de compréhension avec un ou deux suédois mais rien de méchant mon collègue me sauve la mise.
22H30, je file à l’entrée pour prendre le relais au niveau du contrôle des billets. Les gens commencent à arriver en nombre. J’aperçois plusieurs connaissances, des gens me reconnaissent, un peu surpris de me voir dans le staff. Mes potes arrivent, les erasmus avec qui je mange, le franzy un peu caisse avec Chico, des potes de cours, des anciens membres de Lithe Blas..Je reste à l’entrée pendant 1 heure, à l’intérieur l’ambiance semble bonne : un jazz band fait danser plusieurs couples sur le dance floor, sur des airs de boogie woogie et de swing.
23h00, heure de notre concert. Après avoir monté mon sax, mon pupitre, je passe dans « les coulisses » (entendez « couloirs non empruntés ») pour rejoindre la scène parmi l’armée des soldats jaunes. Le Franz vient me rejoindre, m’offre ses services d’assistant pour prendre mon pupitre (la classe !).

Le concert commence. Comme d’habitude, c’est toujours un peu le bordel, les danseurs bousculent les musiciens, qui font eux mêmes les pitres. Un bordel, oui mais avec entraîne énergie et bonne humeur. Des gags, toujours plus drôles s’enchainent, les solos se réussissent, parfois non mais tout au long le public est réceptif. Comment ne pas rigoler à la vue d’un saxophoniste et d’un tubiste jouant chacun derrière le dos de l’autre ? 45 minutes de confusions, de rires, de doute ( je suis parfois perdu sur la partition) mais le tout avec panache.
Le concert s’achève et j’ai la plus belle récompense de voir Paul avec sa plus belle tête d’enfant me sauter dans les bras.
Peu de temps s’écoule, et je me retrouve deux minutes plus tard à enfiler une tenue blanche de saint, un bonne de noel. Je m’apprete à chanter des chants de Noel en suédois avec un cierge à la main (si ! si !) « Chanter » est un grand mot, je murmure plus qu’autre chose entre mes acolytes face au public. Le public suédois (forcément, langue oblige, les Erasmus sont partis ailleurs pendant ce temps là) nous suit, et c’est autour de cet immense sapin installé au milieu du bâtiment Karallen que l’esprit de Noel .

Le Dj prend le relais vers 1heure, pour prolonger la soirée vers 3heures. Je vais de poste en poste durant tout le reste du kraval, pour revoir une dernière fois mes potes à la garde-robe, où je rends les manteaux.
Il est 3 heures 30, tous les invités ont quitté les lieux. Le nettoyage commence, pour prendre fin vers…8h00. Je retrouve exténué mais heureux mon lit à 9h00. Que je ne quitterai pas avant 18h00. Une soirée qui aura durée pour moi…un weekend.
Mais quel weekend !